Dossier spécial Implant contraceptif
Tous les mois, retrouvez un dossier en exclusivité préparé par Gyneas sur les dernières nouveautés dans le domaine de la gynécologie.
Ce mois-ci, Gyneas vous propose d'en savoir plus sur l'implant contraceptif.
Nexplanon : la mini-baguette magique
Une contraception efficace, sans contrainte et sans observance
Commercialisé en France depuis 2008, il est le plus efficient des dispositifs contraceptifs avec seulement 0,05% de grossesse non souhaitée. Pour autant l’implant sous-cutané reste encore pour le moment (après le patch et l’anneau) le procédé le moins utilisé. Si la réticence due à la présence d’un corps étranger vécu comme intrusif semble à présent avoir quitté les sentiers du tabou ; qu’en est-il dès lors de cet accessoire plus petit qu’une allumette, qui possède tous les atouts pour supplanter la contraception orale ?
L’implant : la contraception du futur ?
Comme la pilule progestative il ne présente pratiquement aucun danger, peut être utilisé à n’importe quel âge, de l’adolescence à la quarantaine passée et combine l’avantage (en France, une grossesse sur trois serait non désirée) d’éviter aux distraites un oubli dont les conséquences psychologiques associées au retentissement social continuent de constituer un fardeau important en terme de santé publique.
Placée sous la peau du bras un peu au-dessus du coude (gauche pour les droitières et inversement), cette minuscule tige permet de bloquer l’ovulation, d’épaissir la glaire cervicale pour faire obstacle aux spermatozoïdes et d’amincir l’endomètre afin de perturber la nidation. Trois fonctions qui concourent à l’efficacité de l’implant, en constante augmentation depuis sa commercialisation (237 000 poses en 2015), attestant des changements de pratiques récemment observées par l’HAS (Haute Autorité de Santé).
De plus en plus attentives à la diversité des modes de contraception disponibles, les femmes privilégient les méthodes à longue durée d’action dont l’implant fait partie. Fiable trois ans, Nexplanon apporte une réponse supplémentaire à leur exigence de choix par rapport à leur corps et leur fécondité, affichant un taux de complications quasi inexistant dès l’instant que la technique de pose et de retrait est maîtrisée.
Un dispositif amélioré pour faciliter et sécuriser l’acte
Si seules environ 5% des femmes de 15 à 49 ans bénéficient d’un implant pourtant plébiscité par elles, c’est surtout le manque de formation des professionnels au geste technique qui explique le peu de prescriptions ces dernières années. Mais la donne pourrait bien changer (en 2013, l’HAS évaluait à 28% le taux de croissance de pose d’implants) car l’expérience prouve que lorsqu’on ne peine pas trop à l’extraire, on le propose plus souvent !
Depuis sa commercialisation, de nombreuses modifications ont été apportées à la formule afin de réduire les évènements indésirables lors de l’insertion et d’en faciliter l’extraction.
En 2010 déjà, Implanon devenait Nexplanon. Le mini bâtonnet flexible est depuis préchargé dans un applicateur stérile permettant d’obtenir 98 % des mises en place communément considérées comme faciles**. Le retrait s’en trouve lui aussi simplifié grâce à l’ajout du sulfate de baryum qui rend l’implant radio-opaque et donc identifiable en cas de migration sous la peau (le cas est cependant rare).
Parmi les nouveautés visant à banaliser la procédure, la pince spécifique Extrimplant® conçue par le Docteur Henri Levy en 2011 permet de saisir, surélever et immobiliser l’implant sans traumatiser les tissus qu’il traverse, tout en limitant l’incision et le temps d’exécution (moins de 2 minutes en moyenne pour l’installation et un peu plus de 3 pour l’ôter).
Devenu un geste simple à la portée d’un étudiant en médecine, l’implant mériterait d’être proposé systématiquement à toutes les femmes qui veulent une contraception fiable.
*(Les taux publiés par l’OMS en 2011 proviennent largement des États-Unis)
**(Commission de transparence de l’HAS, 16 septembre 2015)
Marie-Victoire Vergnaud